Traversée
Le cœur est clos mais l’image est là, grise et obsédante.
Elle avale et élève des murs. La pierre froide et dure exhibe ses angles, ses caricatures.
Je m’avance en confiance, pose ma main à sa surface.
L’image se trouble et se renverse, les portes s’ouvrent et je traverse.
Derrière la vraisemblance, il y a le vrai. Derrière le rêve, la réalité.
Le paysage comme un visage poupin ravive ses couleurs. La soie du monde se déchire et sous le rideau rouge de son sang, laisse apparaître l’évidence. Le sens et la lumière.
Je comprends la souffrance, je comprends mon erreur et mes terreurs.
Y rencontre l’innocence, la transparence.
Je joue avec l’enfance. Retrouve la joie, la liberté, l’incandescence.
L’univers, soudain, devient étrange.
Les volumes changent, les formes dansent, parallèles… Médiatrices ou séductrices.
Les perspectives s’élargissent, me guérissent.
L’horizon, avec délice, déroule sous mes yeux, le tapis d’un espace infini. Aimant.
Fait du bleu pâle du ciel sous la blancheur du soleil.
Fait du doux balancement des vagues sur la rive.
Une autre rive, un autre sable, enfin rejoints.
Derrière les murs, derrière l’image, il y a la plage.
Le cœur est au repos, le temps s’est entrouvert, se régénère.
Je suis une écolière. Il m’initie à ses mystères.
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