L'oiseau
L’odeur des grillades, l’eau salée sur ma peau.
J’avançais, fatiguée, sur la route. L’oiseau plein de doutes, est venu se poser sur mon bras. Il m’a chanté qu’il n’allait plus sur les grands chemins, que l’âge commençait à torturer ses ailes et l’obligeait à voler plus bas. Comme les hirondelles. Au fil du temps, son horizon s’était rétréci, son attirance pour l’infini aussi.
Il m’a dit ça, comme ça.
Sans être triste.
Sans verser de larmes.
La montagne avait beau être loin et monter haut, il lui suffisait de la contempler pour être heureux. Il avait laissé de côté les sommets à atteindre et se contentait de sautiller du tilleul au cerisier, du cerisier au tilleul.
L’essentiel n’était plus dans le mouvement. Il avait suffisamment agité ses ailes dans le vent. Désormais, lorsqu’il se déployait, c’était le plus souvent en esprit. Il passait ainsi du fabuleux au merveilleux.
De l’extérieur vers l’intérieur.
Jusqu’au jardin du cœur.
J’ai entendu son chant et lorsqu’il a lâché mon bras, il a fait s’envoler mon désespoir, mes idées noires. J’ai repris la marche, plus léger.
J’étais au soir de ma vie, moi aussi.
Comme lui.
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