Errance
L'homme marche tout droit vers la mort. Il le sait mais il préfère l'oublier. Pour ça il se distrait, se mêle au peuple, fuit la solitude. Il sort, il danse, il boit. Il s'enivre.
Il oublie ce que la mort lui rappelle sans cesse : que s'il lui faut partir, quitter sa maison, vivre n'est pas passer à toute allure, à grande vitesse d'un chemin à l'autre, sans direction.
La mort lui souffle ce qu'il n'écoute pas. Qu'il faut qu'il marche au pas – lent. Présent. Qu'il est inutile de se précipiter.
La mort est bavarde mais l'homme est sourd. L'homme se croit le plus fort.
Il n'a pas vu le trou qu'il a dans le cœur. Il n'a pas vu sa peur. Bleue. Il avance avec l'amour en moins.
Il ne sait même pas qu'il cherche. Il sait à peine ce qu'il éprouve. Et quand l'oiseau lui chante la vérité (ses couplets et ses refrains), il lui tourne le dos. Il se presse, il court, il vole. Il a bien trop à faire. Il gère.
Et quand il s'arrête, il est souvent trop tard. Il n'y a plus d'espoir, plus d'espérance.
A la place de l'âme, un moteur qui tourne comme un chat qui ronronne.
Privé d'esprit, reste le corps, de qui tout dépend et sur qui tout repose. Un corps écrasé sous la pression.
La mort, alors, se déchaîne. Après avoir « parlé dans le vent », elle crie, elle hurle.
Et finit toujours par avoir le dernier mot.
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